Les experts de l’ONU jugent la condamnation d’Assange comme “disproportionnée”

Julian Assange lors d'un entretien à l'ambassade d’Équateur à Londres en 2013. Photo : Cancillería del Ecuador.

Condamné à 50 semaines de prison mercredi 1er mai par un tribunal britannique, le fondateur de Wikileaks a été soutenu par les experts de l’ONU.

La condamnation de Julian Assange à 50 semaines de prison a été jugée comme “disproportionnée”, selon le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Le groupe d’expert, mandaté par le Conseil des droits de l’Homme, se dit “profondément préoccupé” par la décision de la justice britannique.

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Les experts expliquent que la peine infligée, quasiment la peine maximale de douze mois de prison, semble trop grande pour ce qu’ils qualifient d’une “violation mineure”. Le Groupe de travail se dit en outre « préoccupé par le fait que M. Assange est détenu depuis le 11 avril 2019 à la prison de Belmarsh, une prison de haute sécurité, comme s’il avait été condamné pour une infraction pénale grave ».

« Ce traitement semble aller à l’encontre des principes de nécessité et de proportionnalité prévus par les normes relatives aux droits humains », soulignent les experts. En 2015, ce même groupe de travail de l’ONU avait publié un premier avis en faveur de M. Assange, estimant qu’il était « détenu arbitrairement par les gouvernements suédois et britannique ».

Extradition vers les USA

Le fondateur de WikiLeaks a refusé, ce jeudi 2 mai, d’être extradé vers les États-Unis, où il encourt une peine de prison de cinq ans. “Je ne veux pas me soumettre à une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens” a déclaré l’Australien lors d’une vidéo-conférence.

En 2012, il s’était réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter une extradition vers la Suède. Il était poursuivi, à l’époque, pour agression sexuelle sur deux suédoises. Il craignait alors d’être extradé depuis la Suède vers les États-Unis.

Julian Assange et son avocate craignent un alourdissement des peines s’il doit être jugé outre-atlantique. La prochaine audience de Julian Assange devant le tribunal de Westminster est fixée pour le 30 mai.

Simon Philippe avec l’AFP