Nantes : 250 migrants expulsés d’un gymnase

Le tribunal d'Instance de Nantes. (Photo : Jean-Pierre Dalbéra/Flickr)

Vendredi, le tribunal d’instance de Nantes a validé la demande d’expulsion de quelque 250 migrants à Saint-Herblain (Loire-Atlantique).

Le verdict est tombé vendredi. Le tribunal d’instance de Nantes a validé la demande d’expulsion d’environ 250 migrants. Elle devra avoir lieu dans un délai de deux mois, selon une source judiciaire de l’AFP.

Les migrants vivaient dans un gymnase insalubre de Saint-Herblain, en Loire Atlantique. À l’intérieur, décati et sans eau chaude pour se laver, ils se sont progressivement agrégés depuis le 26 octobre. Réfugiés, demandeurs d’asile ou dublinés, ils vivaient sous des tentes ou des matelas à même le sol, dans des conditions précaires propices à la violence.

Une décision attendue

Une audience s’était tenue le 7 mars à la suite suite d’une demande d’expulsion déposée en référé par le diocèse de Nantes, propriétaire de ce gymnase attenant à un lycée catholique fermé depuis six ans.
« Ce n’est vraiment pas une surprise. Le constat général était que la situation n’était pas tenable. La crainte c’était qu’il n’y ait pas de marge de manœuvre et que tout le monde se retrouve sur le trottoir », a déclaré à l’AFP Me Stéphane Vallée, avocat du collectif de soutien aux migrants. Ces deux mois de délai vont « permettre de s’organiser », a-t-il ajouté.

Des solutions recherchées

« La décision d’arrêter ce qui se vit là-bas est fondamentale mais arrêter pour les mettre à la rue n’a pas de sens, on le dit depuis le début », a déclaré à l’AFP Xavier Brunier, responsable de la solidarité au diocèse.
Un travail est en cours avec la préfecture de Loire-Atlantique et les acteurs institutionnels afin de « trouver des solutions qui soient dignes », selon l’évêché.

« La seule solution qu’on a, c’est de squatter », avait regretté Christophe Jouin, co-président de L’autre cantine, une association locale d’aide aux migrants. « On fait 300 repas du soir pour le gymnase, tous les jours, sept sur sept, et on fournit 120 tenues toutes les semaines, sur le modèle solidaire, sans aucune subvention », avait-il indiqué, dénonçant « la carence de l’État ».

Margot Douétil