Depuis le 15 février dernier, sous le hashtag #MonPostPartum, de plus en plus de femmes dénoncent le manque d’information face aux difficultés rencontrées après l’accouchement.
“On répand le mythe de la mère parfaite qui retrouve son périnée au bout de 2 mois, qui reprend le sport, qui se fait des petits smoothies le matin. Seulement, cette mère n’existe pas”, explique la féministe Masha Sexplique à Konbini News, lundi 17 février.
Dans cette vidéo, elle essaie de sensibiliser face aux difficultés que les femmes rencontrent après l’accouchement : saignements, brûlures vaginales ou encore cicatrisations d’épisiotomies douloureuses.
Avec trois autres militantes féministes, Koresh, Ayla Linares et Illana Weizman, la jeune femme est à l’origine en France du hashtag #MonPostPartum qui vise à briser le tabou de l’expérience post-accouchement. Le partum désigne la période qui suit l’accouchement jusqu’aux premières règles. Depuis le 15 février, les langues se délient sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter.
Vous avez probablement déjà vu pas mal d’avant/après de jeunes mamans ? Souvent, on y voit d’un côté le ventre bien rond des dernières semaines de la grossesse, de l’autre un bébé dans les bras d’une maman au ventre tout plat.#monpostpartum pic.twitter.com/4lFY7NY222
— Morgane Koresh (@morganekoresh) February 19, 2020
Entendu de mon ex-mari : « les femmes accouchent depuis des siècles, cesse de faire ta fragile » parce que je refusais qu’il me touche. Episiotomie, nuits blanches , tâches ménagères… Fragile, vraiment? #monpostpartum
— soum (@soum_ela) February 15, 2020
« vous avez repris les relations sexuelles ? non mais il ne faudrait pas delaisser monsieur si vous voulez qu’il reste. »
je viens d’accoucher, j’suis épuisée, j’ai mal a la chatte, et je fais une dépression mais « pauvre de lui elle baise pu » #monpostpartum— boulette de shit (@connasseetpd) February 16, 2020
Je me suis sentie souillée, apeurée et anormale devant la quantité de sang perdu pendant plusieurs semaines après mon accouchement. Je pensais que c’était minime, comme des règles. Mais c’était très différent, sans commune mesure. #monpostpartum
— Illana Weizman (@IllanaWeizman) February 15, 2020
Apres mon 3eme accouchement, le gynéco m’a recousue à vif, sans prendre la peine de me faire une petite anesthésie. Parce que « pour un point, ça va c’est pas la peine »
Bin laisse moi te dire que même après un accouchement sans aucune douleur, là, tu douilles #MonPostpartum— Mademoiselle Clitoris Érectile (@Myloute) February 15, 2020
Ah, aussi, arrêtez d’appeler la DÉPRESSION POST-PARTUM un « baby blues ». Tu chiales toute la journée en te demandant ce que t’as branlé pour te retrouver avec un bébé qui aspire ton énergie vitale par tes seins, ça c’est pas un simple « blues ». #monpostpartum
— Devil worshiper ⸸ (@Xeroquelle1) February 15, 2020
Le premier mois post-partum est encore plus dur que l’accouchement ; 80 % des femmes sont effondrées” confie Anna Roy au Figaro. Sage-femme, auteure et chroniqueuse dans l’émission La Maison des maternelles sur France 5, elle rappelle la nécessité de sensibiliser les femmes sur le sujet. Elle dénonce également un manque d’informations de la part du personnel médical.
Le 10 février 2020, une publicité est censurée par ABC News et l’Académie des Oscars. Elle faisait la promotion de produit destinés à soulager le post-partum et a été jugé trop crue par la télévision américaine. Dans un post Instagram, la mannequin américaine Ashley Graham écrit : “Si on parlait davantage de ces sujets, si on ne les invisibilisait pas de façon systématique, les mères se sentiraient moins isolées, moins démunies.”
>> Découvrez la publicité censurée par ABC News et l’Académie des Oscars
Noémie Baudouin