L’histoire réunit un pianiste noir virtuose et son chauffeur italo-américain. Au travers de leurs escapade, ils parviennent à surmonter leurs différences dans ce road-trip à travers l’Amérique ségrégationniste des années 1960.
Green Book relate un épisode biographique, situé en 1962, à savoir la rencontre entre Tony Lip (Viggo Mortensen), un agent de sécurité italo-américain, vivant à Brooklyn, et Don Shirley (Mahershala Ali), pianiste de jazz de renommée mondiale, noir et homosexuel.
France 2 diffusera ce dimanche soir, pour la première fois en clair, ce film oscarisé en 2019. Peter Farrelly change complètement de registre avec ce Green Book, réalisé en solo et inspiré d’une histoire vraie.
Une histoire drôle et émouvante
Tout oppose les deux hommes. L’un, le noir, est un pianiste et compositeur virtuose, élégant et cultivé, qui vit dans un appartement somptueux et excentrique au-dessus du Carnegie Hall. L’autre, le blanc, est une grande gueule, aussi séduisant que peu raffiné, aux préjugés racistes hérités de sa communauté et de son manque d’éducation.
Pour Le Monde : » Sous le vernis un peu compassé de la belle histoire réconciliatrice aux visées édifiantes, le film se révèle plus drôle et plus sensible qu’il n’y paraît. «
Première y voit un message d’espoir : » La force de Green Book est de montrer que le racisme ne vient pas forcément des suprémacistes blancs enrôlés au Ku Klux Klan, mais d’hommes de bonne volonté éduqués sur des mauvais principes. «
Au cœur de l’Amérique ségrégationniste
Le système de ségrégation institué voire institutionnalisé entre 1865 et 1963 continue de frapper les esprits lorsqu’on étudie l’histoire du racisme aux Etats-Unis. Une organisation sociale fondée sur la distinction des citoyens dans l’espace public selon leur appartenance raciale.
Dans ce road movie au cœur des discriminations, c’est bien toute la société américaine qui est forcée de se regarder en face. Le titre du film renvoie au » Negro Motorist Green-Book « , un guide de voyage américain, rédigé par Victor Hugo Green.
Ce postier afro-américain recensait tous les établissements et commerces réservés à la population noire au cœur de l’Amérique ségrégationniste.
Lorsque les Afro-Américains ont commencé à posséder des automobiles et à prendre part aux balbutiements de la société de consommation, ils ont rapidement été limités par ce système excluant.
Les deux personnages principaux n’échappent pas à une certaine vision étriquée de l’autre. Tony Lip, au tout début, bien ancré dans son microcosme italo-américain, est ouvertement raciste. Don Shirley, lui, a du mal à cacher son mépris pour les manières frustes de son chauffeur.
Toute l’intelligence du film réside dans l’intelligence de Peter Farrelly qui parvient à mettre chacun à la place de l’autre.
Alexis Gaucher