Après le baccalauréat, l’enseignement supérieur, l’immigration, la SNCF ou encore l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le président français se lance dans une nouvelle réforme. Et cette fois-ci, c’est la prison qu’il a en ligne de mire.
Le « plan prison » d’Emmanuel Macron comporte deux dossiers importants : celui de la surpopulation carcérale et celui des peines, de leur sens et de leurs alternatives à l’incarcération. Le président français avait dévoilé cette réforme en janvier dernier alors que l’administration pénitentiaire connaissait sa grève la plus dure depuis vingt-cinq ans.
L’objectif principal d’Emmanuel Macron, qui s’est rendu mardi à l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire, est de rendre les peines plus efficaces et de lutter contre la surpopulation carcérale. Car, avec un taux d’occupation de 200% en région parisienne et de 120% au niveau national, la France figure parmi les pires élèves d’Europe. Au 1er janvier 2018, 68 974 détenus s’entassaient dans 59 765 places.
« Tout sauf du laxisme »
Emmanuel Macron tient à préciser que ces nouvelles mesures ne sont « clairement pas une concession à la fermeté nécessaire face à la délinquance, au contraire ». Il insiste : c’est « tout sauf du laxisme ».
Lui qui prévoyait d’ouvrir 15 000 places de prison a finalement vu son objectif au rabais : « Compte tenu des contraintes qui pèsent sur la construction d’établissements pénitentiaires, il apparaît possible de construire 7 000 places sur le quinquennat », a-t-il déclaré. L’État travaillera en collaboration avec les administrations pénitentiaires pour planifier ces constructions.
Le chef de l’Etat devrait également revenir sur la loi qui, depuis 2009, prévoit d’aménager les peines de prison inférieures à deux ans pour les primo-délinquants.
Ces chantiers doivent déboucher sur une loi de programmation de la justice début avril.
Avec AFP