L’architecte prolifique Ieoh Ming Pei est décédé vendredi 17 mai. A l’origine de la National Gallery of Art de Washington ou de la pyramide du Louvre, il a signé des œuvres plus méconnues, notamment au début de sa carrière. Retour sur quatre d’entre elles.
« Un géant de l’architecture, à la fois classique et contemporain », tels sont les mots de Jack Lang pour qualifier l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, décédé dans la nuit du 16 au 17 mai. A 102 ans, il laisse une quantité impressionnante d’édifices derrière lui comme la pyramide du Louvre, emblématique de son œuvre mais également des projets moins connus.
Gulf Oil Building, son premier projet
En 1948, Pei intègre son premier cabinet d’architecture Webb and Knapp, situé à New York. La première réalisation de l’architecte est le Gulf Oil Building, un bâtiment d’entreprise de deux étages à Atlanta. L’inspiration derrière la conception cet immeuble s’approche de l’architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe, par son utilisation du verre, de l’acier et du béton. Ieoh Ming Pei utilise du marbre pour réaliser un mur-rideau extérieur, ce qui lui vaut les éloges de la revue Architectual Forum. Le bâtiment Gulf Oil Building a été détruit en février 2013.
Kips Bay Towers, deux tours à New-York
Ieoh Ming Pei fonde sa société I.M. Pei & Associates en 1954. Il travaille alors sur la zone industrielle de Kips Bay à Manhattan. Il créé en collaboration avec S. J Kessler et James Ingo Freed les Kips Bay Towers, deux grandes tours d’appartements avec des fenêtres en retrait. L’architecte sino-américain s’investit grandement dans ce projet, vérifiant les sacs de béton pour s’assurer de la concordance des couleurs.
Place Ville Marie, l’immeuble cruciforme
Implantée au cœur du complexe immobilier de Montréal, Place Ville Marie est constituée de quatre immeubles regroupés qui donnent l’illusion d’un seul. Érigé entre 1958 et 1963, il s’agit du plus haut gratte-ciel de Canada à cette époque. Il est aujourd’hui le quatrième. A travers sa Place Ville Marie, Ieoh Ming Pei a fait émerger de nouvelles tendances architecturales dans le Canada des années 1960.
Mesa Laboratory, symbole d’émancipation
L’architecte sino-américain fonde le Mesa Laboratory pour le National Center for Atmospheric Research, dans le Colorado en 1967. Ce projet diffère complètement de ce qu’il a fait auparavant. Il s’inspire des habitations des Amérindiens Anasazis, dans la falaise de Meda Verde et souhaite intégrer sa construction à la nature. Il colore ainsi les bâtiments pour donner un sentiment d’harmonie avec les montagnes environnantes. Concernant la forme, l’architecte reprend des éléments de l’esthétique cubiste.
C’est à partir des années 1970 que Ieoh Ming Pei connait la notoriété grâce au Mesa Laboratory. Les grands projets américains vont s’enchaîner avec la bibliothèque présidentielle en hommage à John Fitzgerald Kennedy, inaugurée en 1979.