Pour la rentrée 2019, France Télévisions fait le ménage dans ses programmes. Fin de « Motus » et « C’est au programme », départ de Patrick Sébastien, disparition annoncée de « Soir 3 »… Retrouvez les changements annoncés.
La direction de France Télévisions a annoncé vouloir « recentrer les offres du groupe autour des programmes de création (fictions, documentaire, spectacle vivant, animation) et de l’information », tout en faisant « monter en puissance les offres numériques ». Une consultation citoyenne « Ma télé demain » avait permis au public ses attentes : renouvellement, diversité, proximité culture, connaissances et décryptage de l’info seront les nouveaux mots d’ordre de France Télévisions. Cette ligne de mire s’inscrit dans la réforme de l’audiovisuel public.
Refonte des matinées de France 2
Après la refonte des après-midi de France 2 en 2017, les efforts se concentrent désormais sur les matinées, avec la disparition annoncée de plusieurs émissions historiques. « C’est au programme », le magazine quotidien de Sophie Davant (devenue reine des après-midis de la chaîne avec « Affaire conclue »), ne reviendra pas à la rentrée, au profit d’un « renforcement de Télématin ». L’animateur du jeu « Motus », Thierry Beccaro, a également annoncé sa fin. Autres adieux : ceux de Patrick Sébastien la semaine dernière, après 23 ans de divertissements populaires sur la 2.
Dans cette nouvelle grille, plusieurs émissions de France 2 vont passer à France 3 : c’est déjà fait pour « Un jour un destin », ce le sera à la rentrée pour « Le village préféré des français », et peut-être « Stade 2 ».
Disparition envisagée de « Soir 3 »
Plus polémique, le groupe pourrait basculer « Soir 3 », le journal quotidien diffusé en soirée sur France 3, sur Franceinfo, à 22 h 30, avant une rediffusion beaucoup plus tardive sur France 3. Le projet a été vivement critiqué par le Syndicat national des journalistes, qui dénonce une « suppression » du journal. Des pétitions circulent pour défendre Soir 3, qui a fêté l’an dernier ses 40 ans, dont l’une frôle les 5.000 signatures.
L’avenir de Thalassa suscite aussi des inquiétudes : le magazine lancé en 1975 pourrait perdre sa case du lundi soir, et passer le dimanche après-midi. Faisant craindre à la CGT un lent naufrage du magazine de la mer.
Un plan d’économie qui inquiète
Pour Véronique Marchand, secrétaire générale du SNJ-CGT de France Télévisions, ces changements sont autant de sources d’inquiétudes et se préparent dans « une ambiance délétère », entre le plan d’économies et de redéploiements (près de 400 millions d’euros sur trois ans) imposé par le gouvernement, et le plan de départs volontaires (jusqu’à 900 postes nets supprimés sur 3 ans) concocté par la direction. « Ce n’est pas le moment d’affaiblir le service public audiovisuel, et en particulier l’information, en lui retirant des moyens, à l’heure où certains remettent en cause la démocratie », s’insurge-t-elle.
Du côté des nouvelles émissions en préparation, peu d’informations ont fuité. Le groupe n’a pas commenté l’information du site Puremedias, évoquant une prochaine arrivée sur France 2 du journaliste de Konbini Hugo Clément, qui pourrait aider la chaîne à rajeunir son public.