Jeudi avait lieu la rencontre entre Macron et Mattarella à Amboise. L’occasion pour les deux présidents de réaffirmer l’amitié franco-italienne après des mois de tensions.
Le jour exact du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, Emmanuel Macron et son homologue italien Sergio Mattarella ont célébré en Touraine ce symbole de l’amitié franco-italienne, après des mois de tensions entre Paris et le gouvernement populiste de Rome.
« L’amitié entre l’Italie et la France est à l’épreuve de tout »
Les deux présidents se sont retrouvés vers 11h30 ce jeudi 2 mai au château d’Amboise pour se recueillir sur sa sépulture, avant de visiter le Clos-Lucé. Un impressionnant dispositif de gendarmerie bouclait les accès de la ville y compris aux touristes, priés d’aller visiter d’autres châteaux. Le centre d’Amboise, totalement désert, aux commerces fermés, avait des allures de ville morte.
Mattarella et Macron ont souligné la force des liens bilatéraux, au-delà des querelles gouvernementales. « L’amitié entre l’Italie et la France, reconfirmée entre le président Macron et moi-même, est à l’épreuve de tout« , a déclaré M. Mattarella.
« C’est le meilleur de nos deux pays qui ont su se mettre ensemble. C’est ce qui fait que le lien entre nos pays et nos citoyens est indestructible, beaucoup plus fort et plus profond que nous ne le sommes à notre échelle« , a renchéri M. Macron.
Montée en puissance des tensions
Le gouvernement populiste italien et celui d’Emmanuel Macron se sont affrontés durant un an au sujet de l’immigration clandestine, du soutien de Rome aux gilets jaunes mais aussi de Léonard de Vinci, Rome reprochant à la France de s’approprier l’héritage du peintre.
La crise a culminé début février quand le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, a rencontré le gilet jaune Christophe Chalençon. Peu avant, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini avait appelé à la démission du président français.
Pour protester, Paris avait rappelé temporairement son ambassadeur en Italie, la plus grave crise diplomatique transalpine depuis 1945.
En invitant son homologue italien, chrétien-démocrate proche de la gauche modérée et pro-européen, Emmanuel Macron veut montrer que l’amitié franco-italienne transcende ces querelles, à moins d’un mois des élections européennes que les partis populistes abordent le vent en poupe.
« Au moment où nous avons à réfléchir à l’Europe et à construire son avenir« , a souligné le président français. Il faut « se souvenir que notre Europe est faite de valeurs, de culture de destins croisés, avec un passé mais aussi beaucoup d’avenir. Je souhaite que les génies d’aujourd’hui et de demain puissent continuer à avoir des destins à la Léonard. »
La secrétaire d’État italienne à la Culture, Lucia Borgonzoni, membre de La Ligue, avait déclenché une polémique en novembre en semblant remettre en question le prêt par l’Italie de ses tableaux de Léonard de Vinci. « Léonard est Italien, il est seulement mort en France« , avait-elle souligné.
Lydia Menez (avec AFP)