Candidat à la présidentielle depuis le 16 novembre dernier, Emmanuel Macron était souvent accusé par ses adversaires de ne pas avoir de programme. C’est désormais chose faite. Ce jeudi, le candidat d’En Marche ! a présenté face à la presse son projet avec « sa philosophie, ses axes et ses mesures ».
Avant d’énoncer ses proposition, Emmanuel Macron a tenu à faire une mise au point sur les poursuites qui planent au-dessus de la tête de François Fillon et de Marine Le Pen. « Le moment est grave, a-t-il souligné. Deux candidats ont des projets attaquant l’Etat de droit ». Pour y remédier, il annonce des propositions qu’il divise en six grandes catégories, six « chantiers », qui ont pour objectif de faire « retrouver son esprit de conquête » à la France et de la « faire entrer pleinement dans le 21e siècle ».
- Éducation et culture. Pour Emmanuel Macron, la transmission des savoirs et de la culture est au cœur de l’école : elle « permet de construire des hommes et des femmes autonomes, libres de choisir ». C’est pourquoi le candidat entend donner plus d’autonomie et de moyens à l’éducation, et notamment à l’école primaire, sa « priorité ». Cela passe par une rémunération plus importante des enseignants, un nombre d’élèves par classe dans les zones prioritaires divisé par deux et limité à 12 pour les élèves de CP et CE1. La création d’un pass culture est également promise. Il permettra aux Français de 18 ans « d’effectuer 500 euros de dépenses culturelles ». Il promet aussi « ne pas retirer un euro au budget du ministère de la Culture ».
- Une société du travail. Le candidat compte simplifier le droit, réformer l’assurance chômage pour en faire un droit universel ou encore permettre à chacun une requalification tout au long de sa vie. Ainsi, les jeunes peu qualifiés éloignés de l’emploi seront un million à accéder à une formation, tout comme les chômeurs. Le candidat souhaite également exonérer « 80 % de nos contribuables » de la taxe d’habitation. Cet impôt « injuste sur le plan social et territorial » sera pour ces 80 % de Français payé par l’Etat directement aux collectivités territoriales. « C’est une mesure d’efficacité et de justice », a-t-il martelé.
J’ai décidé d’exonérer 80% de nos concitoyens de la taxe d’habitation. L’État remboursera aux communes le manque à gagner. #ProgrammeEM pic.twitter.com/Cn8Vka76c4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2 mars 2017
- Moderniser l’économie et la société. Emmanuel Macron désire mettre en place un système universel d’indemnisation du chômage ainsi qu’un système de retraite, « plus transparent et efficace » qui se veut égalitaire. Un euros cotisé donnera à tous les Français les mêmes droits à la retraite. « C’est un système indispensable pour redonner des libertés », a-t-il insisté. Dans les quartiers en difficulté, il prévoit de « lutter plus loin contre les discriminations ». Les entreprises qui recruteront en CDI une personne issue de ces quartiers populaires bénéficieront d’une prime de 15 000 euros sur trois ans. L’idée est de mettre en place une « société protectrice des plus fragiles », ce qui passe par l’accompagnement des secteurs en difficulté (santé, agriculture…).
- Renforcer la sécurité et la nation. Les moyens alloués à l’armée « augmenteront » : 2 % du PIB concernera les dépenses militaires, 15 000 places de prison seront créées, ainsi qu’une police de sécurité quotidienne. 10 000 gendarmes et militaires seront embauchés et auront des pouvoirs supplémentaires : ils pourront par exemple interdire à une personne délinquante de fréquenter le quartier où elle a commis ses délits. Emmanuel Macron ambitionne aussi de « créer une force de 5000 garde-frontières européens » qui « seront chargés de surveiller et protéger les frontières extérieures de l’Union européenne.
L’objectif de la police de sécurité quotidienne : travailler en lien avec les associations sur le terrain, éviter les dérives. #ProgrammeEM pic.twitter.com/hW9gRgC4Ou
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2 mars 2017
- Renouveau démocratique. « Il y a un nombre d’élus de la République qui ont toujours respecté les lois et qui se retrouvent pris dans un débat qui est une lèpre pour la dignité de la République », a asséné le candidat d’En Marche !. C’est pourquoi il souhaite mettre en place une stratégie de moralisation de la vie politique, ce qui passera pas une « éradication des conflits d’intérêts », par l’interdiction d’exercer une activité de conseil pour les parlementaires, et par l’interdiction pour un élu ou un ministre d’embaucher des membres de sa famille. Le nombre de députés et de sénateurs sera également réduit d’un tiers.
- Défendre les intérêts de la France à l’échelle européenne et internationale. « Le couple franco-allemand est le cœur du réacteur de l’Union européenne et de la zone euro », a insisté Emmanuel Macron, pour qui « l’avenir de l’Europe dépend de la décennie à venir ». Pour lui, il est nécessaire de créer une stratégie européenne, de « relancer l’agenda de l’Europe à 27 » et d’impulser une nouvelle fois le marché unique. Le candidat envisage également de développer une stratégie africaine, l’Afrique étant le « continent de tous les risques et de toutes les opportunités ».
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Jeanne Laudren