Qui est le vrai Richard Jewell, dont Clint Eastwood s’est inspiré pour son film ?

Clint Eastwood, sort son nouveau film, tiré d'une histoire vraie, "Le Cas Richard Jewell"

Le dernier film de Clint Eastwood,  “Le Cas Richard Jewell” sort en salles le mercredi 19 février. Il porte à l’écran l’ histoire vraie de Richard Jewell. Cet héros national, qui a alerté de la présence d’une bombe lors des JO d’Atlanta de 1996, est devenu en trois jours l’ennemi public numéro un. La police et la presse se sont retournées contre lui, l’accusant d’être lui-même le poseur de bombe. Récit du massacre médiatique d’un innocent.

Le personnage du nouveau film de Clint Eastwood, Richard Jewell, a réellement existé. En 1996, il fait la une des médias américains et devient l’homme le plus admiré du pays. Cette année là, il se fait engager comme agent de sécurité pendant les Jeux Olympiques d’Atlanta.

Dans la nuit du 26 juillet, tandis que les jeux se poursuivent, l’homme de 33 ans trouve un sac à dos suspect. À l’intérieur : une bombe artisanale. Il lance immédiatement l’alerte, ce qui permet l’évacuation de la plupart des spectateurs. L’attentat fait deux morts et une centaine de blessés. Sans l’intervention de Richard Jewell, le bilan aurait être beaucoup plus lourd.

De héro à ennemi public 

La presse s’emballe rapidement et porte cet américain ordinaire en héros. Trois jours plus tard, son destin bascule.

Les policiers en charge de cette affaire, commencent à le soupçonner d’avoir lui-même posé la bombe. Ils rapprochent cette affaire de celle d’un agent de sécurité ayant trouvé une bombe dans un bus lors des JO d’été de 1984 à Los Angeles, alors qu’il l’avait lui-même posé. Dans ces deux affaires, tout est similaire : même pays, même événement, même profil de suspect.

 Les journaux reprennent le rapport de la police pour dépeindre l’agent de sécurité comme “un ancien agent des forces de l’ordre, qui correspond au profil du bombardier solitaire. Ce profil comprend généralement un homme blanc frustré qui est un ancien policier, un membre de l’armée ou de la police qui veut devenir un héros.” Une guerre d’opinion commence alors entre les avocats de Richard Jewell et les médias, pendant laquelle l’image du “héros” est sévèrement entachée.

La fin de la tempête médiatique

Après trois mois, il est officiellement innocenté, à la fin d’octobre 1996, grâce à la ténacité de ses avocats et de sa mère, ainsi qu’un article du Washington Post, qui présente les incohérences entre le profil du poseur de bombe et Jewell. Le vrai coupable, Eric Rudolph n’est arrêté qu’en 2003 et condamné à la prison à perpétuité en 2005. Richard Jewell a pu devenir à nouveau policier dans des petites villes de l’État de Géorgie. 

Le préjudice moral qu’il a subit l’a encouragé à intenter des actions en justice contre les journaux qui l’avaient attaqué, souvent soldés par des arrangements financiers. L’histoire aurait pu s’arrêter là, quelque part au début des années 2000. C’était sans compter sur le film de Clint Eastwood, dont la bande annonce déclare que “le monde connaîtra son nom et la vérité”.

>> Découvrez la bande-annonce du film :

Emilie Chesné