La maire PS de Paris Anne Hidalgo entend saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) contre le projet du préfet de police de déplacer les consommateurs de crack du nord-est parisien à une friche ferroviaire de Bercy.
La candidate du PS à l’élection présidentielle s’est révoltée suite à l’annonce du projet de déplacer les consommateurs de crack : « Nous allons saisir la CEDH au nom de la mairie de Paris« , a-t-elle indiqué jeudi sur BFMTV et RMC. Anne Hidalgo reproche au préfet Didier Lallement la « non-prise en compte de la sécurité des riverains et des personnes qui habitent à proximité de ces lieux de deal et de consommation« , et de traiter les toxicomanes d’une façon « indigne, qui n’a plus rien à voir avec le respect des droits humains« .
Dans un communiqué diffusé mardi soir, la préfecture de police a précisé avoir, sur demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, repéré un lieu appartenant à la SNCF dans le XIIe arrondissement (sud-est) afin d’y « orienter » les 150 à 200 consommateurs de crack regroupés depuis fin septembre porte de La Villette.
Le préfet s’était déjà passé de l’accord de la mairie pour transférer ces toxicomanes des Jardins d’Eole (XVIIIe), où ils avaient été regroupés en mai afin de soulager le quartier voisin de Stalingrad (XIXe), vers ce square. Pourtant cette décision a déjà suscité l’opposition générale des élus, de la mairie de Paris et de Charenton-le-Pont, ainsi que du département du Val-de-Marne.
La mairie de Paris a réclamé et obtenu une réunion mardi avec les services de l’Etat. Entre 2019 et 2022, il a mobilisé 25 millions d’euros au lieu des neuf millions initialement prévus.
Cet argent a permis d’héberger 450 toxicomanes sans apporter de solution pérenne à leur errance, synonyme de fortes nuisances et parfois de violences pour les riverains.