Alors que le 45ème Président des Etats-Unis, Donald Trump, est sous le joug d’une deuxième procédure des destitutions, les procureurs démocrates ont terminé leurs réquisitoires le 11 février. Ils se sont efforcés de lier l’assaut du Congrès aux provocations de l’ancien Président étatsunien.
Un mois après le début de cette deuxième procédure de destitution contre Donald Trump, les réquisitoires démocrates se sont terminés jeudi 11 février. Aux yeux des procureurs, Jamie Raskin en tête, l’ancien Président des Etats-Unis est responsable de l’incitation à l’insurrection du Capitole le 6 janvier.
Face à l’impossibilité de prouver les trucages de l’élection présidentielle du 3 novembre et aux manques de recours légaux, Donald Trump n’a eu, selon les démocrates, d’autre choix que d’encourager ses partisans à attaquer ce haut lieu du pouvoir législatif étatsunien. « Donald Trump, pendant des mois et des mois, a assemblé l’amadou, le petit bois et jeté des bûches pour faire croire à ses partisans que le seul moyen de perdre était de lui voler la victoire. Ainsi, en cas de défaite, le président Trump était prêt à craquer l’allumette« , résume Eric Swalwell, député démocrate de la chambre des représentants.
Une attitude ambiguë et dangereuse.
Tout au long des journées des réquisitoires, les jurés ont revu les vidéos et images, minute par minute, de l’invasion du Capitole, de la progression des émeutiers et de l’exfiltration du vice-président Mike Pence. Des séquences dérangeantes qui ont permis de rappeler la violence de l’évènement qui a provoqué la mort de cinq personnes et des dizaines de blessés.
Les procureurs démocrates en ont profité pour rappeler l’ambiguïté des paroles de Donald Trump lors des précédents évènements liés à des rassemblements de l’extrême droite suprémaciste. En tête, les émeutes de 2017 à Charlottesville (Virginie) qui avait fait trois morts et plus de trente blessés. Le 45ème Président des Etats-Unis avait d’abord minimisé les faits avant de dénoncer, avec du retard, les violences de ses partisans. Ce manque de condamnations claires participe à renforcer le sentiment d’ambiguïté des propos de Donald Trump et encourage l’hypothèse d’une incitation à l’insurrection le 6 janvier.
Deuxième procédure de destitution pour Donald Trump
Une semaine après l’assaut du Capitole par des partisans d’extrême droite de Donald Trump, la Chambre des représentants, a décidé de lancer une deuxième procédure de destitution à l’encontre du 45ème président des Etats-Unis, le 13 janvier. La présidente des représentants démocrates, Nancy Pelosi, déjà à l’origine de la première procédure en septembre 2019, a également signé cette deuxième mise en accusation. Il devient ainsi le premier président de l’Histoire des Etats-Unis à subir deux procédures de destitution.
L’article de mise en accusation a été voté à 232 voix pour et à 187 élus contre, tous républicains. Cet article met en accusation le président sortant pour « incitation à l’insurrection », s’appuyant sur les propos tenus par Donald Trump précédant l’invasion du Capitole par ses partisans le 6 janvier. L’article fait également référence aux pressions exercés par le président sur des responsables de l’état de Géorgie pour qu’ils trouvent les dernières voix nécessaires à sa victoire présidentielle le 2 janvier dernier.
Hugo Boudsocq