La présence des femmes dans les médias est encore trop faible, selon plusieurs études publiées ces jours-ci. Ce constat pousse des journalistes et des associations à se mobiliser pour corriger ce déséquilibre.
À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, des études concernant la présence féminine dans les médias paraissent. Et si les résultats sont encourageants, il reste beaucoup de progrès à faire.
Le Conseil de Sécurité de l’Audiovisuel (CSA) a publié, mardi 6 mars, un rapport qui montre que la présence des femmes dans les médias audiovisuels a progressé de deux points en 2017, par rapport à 2016. Elle est passée à 40%. Il révèle également que le taux d’expertes a progressé -de cinq points- mais que la part des femmes dans la catégorie des « invités politiques » a, elle, reculé du même nombre de points.
Ce constat en demi-teinte est partagé par les professionnels des médias. Consultés en février par l’association MédiaClub’Elles, ils étaient près de 85% à estimer que les femmes ne sont pas assez représentées dans les médias. La faible proportion de femmes dans les organes de décision, les inégalités salariales, les inégalités d’évolution de carrière et les remarques sexistes constitueraient les principaux freins aux carrières des femmes dans les médias.
« Beaucoup de professionnelles des médias dénoncent le machisme, voire le harcèlement sexuel dont elles ont été victimes à l’embauche ou au cours de leurs fonctions, au point dans certains cas d’y sacrifier une partie de leur carrière », affirme l’association.
Les initiatives se multiplient depuis l’affaire Weinstein
L’affaire Weinstein a secoué l’industrie cinématographique mais pas que. Elle a libéré la parole de nombreuses femmes dans divers domaines, et notamment celui des médias.
Le collectif de journalistes « Prenons la Une », qui intervient depuis plusieurs années sur ces sujets, vient de se transformer en association pour accompagner les femmes victimes de harcèlement au sein des rédactions dans leurs démarches juridiques.
Une autre association, « Pour les femmes dans les médias », se démarque également. Elle réunit des femmes dirigeantes du secteur et veut promouvoir la place des femmes « dans les écrans et dans les hiérarchies ». L’association travaille actuellement à l’élaboration d’une charte de bonne conduite des relations hommes-femmes dans les entreprises audiovisuelles.
« Il y a encore beaucoup à faire. J’ai l’impression que la jeune génération est beaucoup moins féministe que la nôtre », a expliqué à l’AFP Françoise Laborde, fondatrice et présidente de l’association.
Le CSA s’est également lancé, mardi, dans la rédaction d’une autre charte, qui vise cette fois à faire reculer les stéréotypes sexistes dans les publicités, pour sortir des clichés réservant aux hommes les rôles d’experts et aux femmes les tâches ménagères.
D’autres formes de mobilisation se sont développées ces dernières semaines dans les rédactions, avec l’éclosion de mouvements pour protester contre l’absence de femmes aux postes hiérarchiques et/ou réclamer un meilleur traitement médiatique des femmes.
Avec AFP