Manon Aubry, tête de liste de LFI pour les élections européennes de mai 2019, était l’invitée de LCI ce matin.
Ancienne porte-parole de l’ONG Oxfam France sur les questions de lutte contre l’évasion fiscale et les inégalités, Manon Aubry est membre de La France insoumise depuis 2018. À 29 ans, elle est la tête de liste du parti pour les élections européennes. Invitée par LCI le 17 mai, elle a pu revenir sur son programme et sur celui de ses concurrents.
Des décisions « électoralistes »
Interrogée sur les récentes annonces du gouvernement, Manon Aubry a dénoncé des mesures « électoralistes », censées redorer l’image du président et faire diversion à 10 jours du scrutin. Selon elle, la fin des 80 km / h manque de lisibilité territoriale et masque surtout une mauvaise gestion de la réforme par le gouvernement : « Les gens l’ont vécu comme une punition puisque aucune alternative de transports en commun n’a été développée. »
Mais ça n’est pas le seul reproche que Manon Aubry a fait au gouvernement et à son parti. Elle juge que le grand débat national a représenté une pré-campagne pour La République en marche. La tête de liste de LFI a qualifié « l’invisibilité de Nathalie Loiseau » face à « l’omniprésence d’Emmanuel Macron » dans la campagne de « manque de respect pour la démocratie ».
Manon Aubry, contre le vote utile
Manon Aubry s’est également exprimé sur les récents événements qui ont tissé des convergences entre son parti et le Rassemblement national. Elle dénonce une « instrumentalisation politique ». « Mon engament politique est né contre le RN », s’est-elle défendue. Elle a même rapproché les mesures « anti-sociales » de LREM et du RN. Selon elle, les militants LFI représentent la troisième force pour déjouer le duo extrême droite – macronisme.
Face aux multiples partis de gauche présents pour ces élections, Manon Aubry souhaite faire la différence, notamment sur le plan écologique. Si certaines idées se rejoignent, elle a souligné des points d’opposition forte avec Yannick Jadot (Europe écologie les verts) en évoquant « l’écologie punitive » de la taxe carbone : « Il ne faut pas prendre dans le porte-feuille des plus pauvres pour l’écologie.» Mais elle s’est surtout avancée sur l’un des projets phares de LFI : « La nécessité d’une rupture avec les règles européennes actuelles. »
Se revendiquant contre le vote utile, Manon Aubry espère atteindre au moins les 11 % aux élections afin de s’aligner aux résultats des législatives de 2017. Elle a rappelé plusieurs fois l’aspect « humain » de la campagne électorale de LFI, la première pour cette jeune arrivée en politique, comme de son parti.