Inceste : « Vous n’êtes qu’un morceau de viande pour la personne qui fait ça »

Bruno Questel était l’invité d’Europe 1 à 8h15 ce matin. Violé à l’âge de 11 ans par « un homme du village » , le député de l’Eure revient sur cette difficile histoire.

« La peur doit changer de camp. » Bruno Questel, 54 ans, ancien maire de Bourgtheroulde (27) revient sur cette histoire, marquée à l’âge de 11 ans. Aujourd’hui son agresseur est décédé sans qu’il n’ait été reconnu coupable. La voix chevrotante il se confie sur cette « tâche indélébille » qui le suivra toute sa vie, vendredi matin, sur Europe 1.

La solution ? « Transcender » son histoire, en parler, libérer la parole, ce qui est possible aujourd’hui. Car en 1977, lors de son agression, la société médiatique n’était pas la même qu’aujourd’hui. Sur les réseaux sociaux, les victimes se sont exprimées avec le #metooinceste. C’est là aussi que Bruno Questel s’est exprimé. Sa famille est d’ailleurs au courant de cette affaire : ses parents, sa femme, ses filles. « Il faut que nous soyons toutes et tous en situation de dire « moi aussi » pour que tout ça soit dans le domaine du passé.« 

Débat sur la prescription et l’âge de consentement

Le sujet fait débat au Sénat puis à l’Assemblé nationale depuis la proposition de loi de sénatrice Annick Billon qui souhaite définir l’âge de consentement légal à 13 ans. Autre sujet : la prescription. Aujourd’hui, le délai de prescription est de vingt ans après la majorité de la personne soit jusqu’à ses 38 ans. « On ne peut pas dire à une femme ou à un homme fallait te réveiller plus tôt parce que le délai de prescription est passé. » Bruno Questel ne souhaite pas être un porte-parole, mais est conscient de ne pas pouvoir revenir en arrière. Député de l’Eure, il devra faire face, alors que le sujet de l’inceste a envahi l’hémicycle.  Une chose est sûre, selon lui : « Il y aura des débats à venir.« 

Manon Modicom