Inde : le chantier titanesque des élections législatives en quatre chiffres

Les élections législatives en Inde marquent l'histoire par l'envergure de son organisation, unique en son genre.

Depuis le 11 avril, l’Inde voit fourmiller des millions d’électeurs à travers ses régions. Les élections législatives qui s’achèveront dimanche 19 mai sont historiques, non seulement pour les enjeux que leurs résultats provoqueront, mais aussi pour l’envergure de son organisation. Tandis que les derniers bulletins glissent dans les urnes, revenons sur les chiffres pharamineux de l’événement.

900 millions d’électeurs

C’est le nombre d’électeurs dans le deuxième pays le plus peuplé, en passe de dépasser la Chine, avec 1 355 621 800 d’habitants en 2018. Parmi eux, quelque 84 millions d’Indiens votent pour la première fois. Autant d’électeurs et de primo-votants forment un défi pour l’organisation du scrutin. C’est pourquoi les élections se déroulent sur six semaines et sont séparées en sept phases correspondant aux sept territoires de la république fédérale indienne.

Un million de bureaux de vote

Voici ce qu’il faut pour permettre à chaque votant d’approcher une urne. Quoique cela ne fait que 0,000001 bureau de vote par personne, autant dire que les queux sont longues et que les électeurs s’y entassent. Heureusement, le scrutin ne se déroule pas en jour. L’État a pris le temps nécessaire pour l’élection des 543 députés qui siégeront à la «Lok Sabha», l’Assemblée nationale.

Pour faciliter le vote, les organisateurs ont décidé de faire venir l’urne au plus près du votant, et non de laisser le votant faire des kilomètres pour la trouver. Ils ont établi la règle suivante, qui s’applique jusque dans les zones les plus isolées du sous-continent : aucun Indien ne doit se trouver à plus de deux kilomètre d’un bureau de vote.

Ils ne reculent devant rien pour la respecter. Dans ces territoires reculés, le personnel de la Commission vient aux électeurs à dos de chameau voire d’éléphant. Ce modèle a fait ses preuves : lors des deux premières phases, le taux de participation a atteint 70%.

Mille pages Facebook supprimées pour informations mensongères 

Ces élections sont aussi le terrain d’une lutte d’opinions avec pour armes de nouvelles «fake news» sur les réseaux sociaux. Facebook a annoncé la suppression de près de 1 000 pages et comptes relayant tout un tas d’informations mensongères.

Ces infox sont d’autant plus problématiques que l’Inde est le premier marché du réseau social de Mark Zuckerberg, qui comptabilise près de 300 millions d’utilisateurs. Le dépouillement et le comptage des voix seront effectués le 23 mai.

Deux têtes se partagent les votes

Face à l’envergure de ces élections, l’Inde a privilégié un «scrutin uninominal majoritaire à un tour». Cela signifie que chaque citoyen vote pour un seul candidat et celui qui récolte le plus de voix dans son État est élu au Parlement. Le nouveau Premier ministre est ensuite élu par les députés.

Pour l’heure, le combat électoral semble se concentrer sur deux hommes : le Premier ministre Narendra Modi, du parti nationaliste hindou BJP, qui compte rester en poste pour cinq années supplémentaires. Ce qui peut le mettre en difficulté : ses mauvais chiffres en terme de lutte contre le chômage et sa politique discriminatoire envers la population musulmane de l’Inde, pays composé à 80 % d’hindous.

Tandis que son principal rival, Rahul Gandhi, candidat du Congrès national indien et héritier de la dynastie politique des Nehru-Gandhi, profite des peines du Premier ministre pour se montrer moderniste.