Le gouvernement libyen d’union suspend sa participation à la commission à Genève

Le gouvernement libyen d’union (GNA) a suspendu, dans la nuit du mardi 18 février au mercredi 19 février, sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, après des violations répétées de la trêve.

Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations” de la trêve, a indiqué le gouvernement libyen d’union (GNA), dans un communiqué.

Le GNA, basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a suspendu dans la nuit de mardi 18 février à mercredi 19 février sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

Mardi 18 février, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté. Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

Condamnation du bombardement

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé. La mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit “espérer reprendre” ces pourparlers, dans un communiqué. Elle a aussi exprimé “sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar)”.

Sans un cessez-le-feu durable […], les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements”, a ajouté le GNA. “Il est clair que l’objectif […] est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie”, a noté le communiqué du GNA.

Crimes de guerre documentés

Dans son texte, le GNA a qualifié les “violations commises avant et pendant la trêve” de “crimes de guerre documentés” nécessitant “des mandats d’arrêt” internationaux. Il a dénoncé “le mépris continu” de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Mise en œuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit “5+5”, avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli depuis avril dernier.