Déterminés malgré une interdiction de rassemblement, des convois de la liberté s’élancent de toute la France ce vendredi 11 février afin de converger vers Paris. Ils s’opposent au pass vaccinal et portent des revendications sur le pouvoir d’achat et le coût de l’énergie.
De Lyon, Lille ou la Bretagne, des milliers d’opposants au pass vaccinal ou au gouvernement ont repris la route vendredi, déterminés à rallier dans la soirée les abords de Paris malgré l’interdiction de la préfecture de police et la fermeté affichée par les autorités.
Rassemblement hétéroclite d’opposants au président Emmanuel Macron et de « gilets jaunes » qui ont protesté contre son gouvernement en 2018-2019, ce mouvement exige d’abord le retrait des pass sanitaire puis vaccinal, et y a ajouté des revendications sur le pouvoir d’achat ou le coût de l’énergie.
Des soutiens à la mobilisation, inspirée des convois de protestation qui bloquent la capitale canadienne Ottawa, ont déposé un recours pour annuler l’interdiction de rassemblement, que le tribunal administratif de Paris doit examiner à 14h00.
Sans attendre la décision, c’est dans une fanfare de klaxons, de clignotants et de drapeaux tricolores, que ces « convois de la liberté », ainsi que leurs participants les désignent, se sont ébranlés vendredi matin. Ils étaient 200 à Lille, quelques dizaines à Strasbourg, selon des journalistes de l’AFP.
Un cortège de plusieurs centaines de véhicules, s’étirant sur plusieurs kilomètres, a également pris la route vers 9h00 depuis Châteaubourg (Ile-et-Vilaine), acclamé sur les premiers kilomètres par des sympathisants postés sur les ponts, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Bonne humeur »
« Je veux surtout que ça se passe dans la bonne humeur, qu’il n’y ait pas de forcing (…) il faut juste qu’on nous voie, qu’on entende ce peuple qui veut vivre normalement et libre », a expliqué une des passagères, Lisa, 62 ans, retraitée et militante « gilet jaune ».
« C’est important de ne pas déranger les autres usagers, de garder la population de notre côté, comme au Canada », a harangué pour sa part Robin, depuis un parking à Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg.
Réfutant toute volonté de bloquer la capitale, les participants espèrent s’y retrouver en soirée, y passer la nuit puis grossir samedi les rangs des différents cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine dans la capitale.
Certains veulent ensuite tenter d’atteindre Bruxelles pour une « convergence européenne » prévue le 14 février. Les autorités belges ont toutefois décidé de leur interdire l’accès de la capitale, faute d’avoir formellement déposé une demande de manifestation.