Pourquoi le Brexit n’a pas lieu ce vendredi 29 mars ?

Désillusion pour les Tories et le Labour aux élections locales britanniques en plein Brexit.

 Le 29 mars, le Royaume-Uni devait sortir de l’Union Européenne, mais l’accord n’a jamais été approuvé par les parlementaires. Le pays à dû retarder son départ.

Aujourd’hui, le 29 mars, devait être le jour du Brexit, c’est finalement le jour d’un troisième vote sur  l’accord négociée par Theresa May avec l’Union européenne à la Chambre des Communes. Pour que son texte passe, Theresa May a mis sa démission dans la balance en cas de validation du texte.
Le texte, conclu entre Londres et Bruxelles en novembre à l’issue de 17 mois de négociations fastidieuses, a déjà été rejeté à la Chambre des communes à deux reprises, en janvier puis en mars.

Recul de la date de sortie
Le 21 mars, les dirigeants européens ont accepté la requête de Theresa May d’un court report du Brexit. Le but était de lui donner une chance de rassembler une majorité, et deux options lui avaient été offertes.

Selon la première, l’accord était adopté cette semaine et la date du retrait britannique repoussée jusqu’au 22 mai, la veille des élections européennes. Si l’accord est rejeté, Londres aura jusqu’au 12 avril pour présenter une alternative et demander un nouveau report s’il veut éviter une sortie brutale, sans accord, cauchemar des milieux économiques.

Mais dans ce cas, le Royaume-Uni devra sans doute prendre part aux élections européennes fin mai, une éventualité que Theresa May souhaite absolument éviter.
Le gouvernement a décidé de ne présenter qu’une partie de l’accord, le traité de retrait, lors de ce troisième vote, contrairement aux deux précédents. Ce traité règle les questions de la frontière irlandaise, des droits des citoyens expatriés et la facture à régler par Londres.

Nouvelle chance pour l’accord 

Ce changement permet à Mme May de contourner la règle qui interdit de présenter une nouvelle fois au cours de la même session parlementaire un texte déjà rejeté. John Bercow, le président de la Chambre des communes a estimé « la motion est nouvelle, substantiellement différente, et en conformité avec les conditions posées »

La manoeuvre ne plaît pas à l’opposition. Jeremy Corbyn, leader du Parti travailliste, dénonce « vous ne pouvez pas séparer ces documents à moins de vous engager dans un Brexit à l’aveugle. »
La loi britannique impose que la déclaration politique soit également adoptée à la Chambre des communes pour que l’accord soit valable.

Un soutien plus que nécessaire

L’ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, son rival et fervent défenseur d’un Brexit sans accord, a annoncé qu’il se rangeait désormais derrière son traité après s’y être opposé plusieurs fois.
Pour que ce troisième vote soit le bon, Theresa May a aussi besoin de soutien du Parti unioniste démocrate (DUP), dont dépend sa faible majorité au Parlement. Mercredi soir, le DUP a répété qu’il ne fallait pas compter sur lui.

Les dix députés bloquent sur une partie de l’accord conclu en novembre avec les dirigeants européens, le filet de sécurité. Ce dispositif permettrait au Royaume-Uni de rester dans une union douanière avec l’Union européenne. Mais pour le DUP, cela « fait peser une menace inacceptable sur l’intégrité du Royaume-Uni ».

Reste à savoir ce que va donner ce troisième vote, rien ne semble gagné. Les députés ne devaient pas siéger vendredi, le gouvernement a convoqué une session d’urgence qui doit démarrer à 09h30 avec un vote prévu à 14h30, heure de Londres.

 

Margot Douétil