Dans la nuit de dimanche à lundi, le camp de Macky Sall – président sortant – a revendiqué la victoire de ce dernier dès le premier tour des élections présidentielles au Sénégal. Ses adversaires tirent la sonnette d’alarme.
Les premiers résultats des élections présidentielles de ce dimanche 24 février 2019 au Sénégal annoncent Machy Sall largement en tête dans de nombreux bureaux de vote. Confortée, la coalition présidentielle, par la voix du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, a annoncé la réélection du président sortant avec 57 % des suffrages avant même la publication de l’ensemble des votes. Ses principaux opposants, Idrissa Seck et Ousmane Sonko, respectivement ancien Premier ministre et député, ont contesté ce communiqué. « A ce stade, un deuxième tour s’annonce », a déclaré Idrissa Seck, en accord avec Ousmane Sonko, présent à ses côtés.
Une annonce hâtive alors que les résultats officiels par département ne seront publiés que mardi. La proclamation officielle à l’échelle nationale devrait, quant à elle, avoir lieu avant vendredi, minuit. L’opposition dénonce une manipulation des élections par le pouvoir. Elle avait déjà reproché à Macky Sall d’avoir éliminé ses principaux rivaux par le biais de la justice. 19 des 27 dossiers de parrainages déposés en vue des élections présidentielles 2019 avait été invalidés par la Cour constitutionnelle. Ousmane Sonko, le candidat « antisystème » de ce scrutin, a mis en garde la presse nationale et étrangère: « J’invite la jeunesse à protester devant tout média prenant la responsabilité de déclarer Macky Sall vainqueur au premier tour sans les résultats officiels.»
Ce n’est pas la première fois que le pays se retrouve dans cette situation. En 2012, déjà, le camp du président Abdoulaye Wade avait annoncé avoir remporté la présidentielle dès le premier tour avec 53 % des voix. Lors du décompte final, le politique n’avait obtenu que 34,8 % des suffrages.
Isabelle Hautefeuille, avec AFP