Loi travail : « Le syndicalisme français est très émietté »

Les syndicats français se réunissent ce mardi face à la réforme du Code du Travail présentée par Myriam El Khomri, qu’ils condamnent à l’unanimité. Invité d’Europe 1, Stéphane Sirot, spécialiste de l’histoire et de la sociologie des grèves, a répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach.

Interrogé sur la mobilisation intersyndicale de mardi, Stéphane Sirot estime que l’époque n’est plus aux grandes grèves. »Des mobilisations ponctuelles sont possibles [face à la réforme du Code du Travail]. En revanche, un mouvement tel qu’on a vécu en 1995 me paraît peu probable. »

A cette époque, le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale ont amené des grèves et de mobilisations reconduites pendant plusieurs mois. « Même lors de la réforme de Nicolas Sarkozy en 2010 sur les retraites, nous n’avions pas vu une telle mobilisation« , rappelle l’historien au micro d’Europe 1. Un immobilisme qui serait dû notamment à la désunion des syndicats en France. « Le syndicalisme français est très émietté, très divisé« , précise Stéphane Sirot à Jean-Pierre Elkabbach.

Bien qu’il y ait une « unanimité sur la condamnation » de la proposition de loi présentée par la Ministre du Travail Myriam El Khomri, l’expert considère une alliance de la CFDT avec la CGT peu probable. « La CFDT, syndicat réformiste, ne devrait pas s’opposer à la loi une fois que les amendements seront votés et que des modifications seront apportées. »

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